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EN 5 LIGNES : lettre d'information sur le management par processus
Extrait de l'épisode 40 (Avril 2014)
Le propos n’est pas de disqualifier ici la formation exceptionnelle, et mondialement reconnue, des grandes écoles françaises d’ingénieurs. Les pratiques collaboratives des ingénieurs français ne sont que peu étudiées par les chercheurs et auteurs hexagonaux. Ailleurs, c’est un sujet important de préoccupation. On peut identifier trois difficultés françaises, structurantes.
À force de talent, de travail, de stress, d’abnégation, les élèves franchiront les barrières pour accéder à ces écoles d’élite. Alors, il est facile d’imaginer que ces ingénieurs ont acquis la conviction d’être les "meilleurs" : les plus brillants esprits formés à résoudre les problèmes les plus complexes. Et c’est souvent vrai. Pourtant, les problèmes les plus complexes ne trouvent pas toujours leur résolution dans des approches purement "intelligentes". Face aux humains, il faut souvent "bricoler", admettre un écart à l’idéal, une part d’incertitude. Accepter des sciences "molles". Et ça, sauf exception, l’ingénieur d’élite n’aime pas …
Dans la philosophie cartésienne, le projet est de maîtriser la Nature, d’imposer la volonté de l’homme. Comment imaginer maîtriser totalement des phénomènes dans lesquels la complexité de la matière s’enrichit des interactions humaines ? La maîtrise de systèmes complexes doit donc rechercher la fiabilité plus que le contrôle. Le facteur humain ne doit pas être perçu comme un "maillon faible", mais au contraire comme l’élément clé de la résilience des systèmes.
Les "systèmes collaboratifs" désignent exclusivement des outils informatiques permettant le partage de données, mais les pratiques collaboratives sont des flux qui se nourrissent des pratiques individuelles, volontaires et contributives. Lorsqu’il s’agit de produire dans un monde complexe, ou d’innover, l’approche "hiérarchisée" du pouvoir n’est plus adéquate. Elle est contre-productive. La question n’est pas de savoir qui, des ingénieurs, des énarques ou des commerçants, a pris le "pouvoir". Elle est de rassembler ces énergies et ces compétences, vers un même objectif. Et ceci sans se poser la question insoluble de la "gouvernance" : pour faire simple, la question de savoir qui sera le "chef". La formation d’ingénieur est une école de rigueur, de résolution de problèmes, de création de richesses. Elle est aussi ouverte sur les autres. Mais c’est évidemment plus compliqué…
Pour revenir sur Terre, Saluons quand même l''ESSEC Business School de Cergy qui vient de créer la Chaire Edgar Morin de la complexité, avec pour ambition : « Il ne suffit plus de dénoncer, il nous faut désormais énoncer » [Edgar Morin, La Voie - Fayard, 2011]. A voir en vidéo.
L'épisode 40 dans son intégralité :
Les effets du numérique. Aïe !
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« Organiser, ce n'est pas mettre de l'ordre, c'est donner de la vie. »
Jean-René Fourtou