Les outils numériques qu'on utilise tous les jours sont censés être simples... parce que personnalisables. Mais ils ne le sont pas tant que ça. Pour la plupart des utilisateurs, accéder et régler les innombrables paramètres de leurs outils, n'est pas une sinécure.
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La seule solution proposée par les développeurs est de laisser les gens faire leur chemin dans la complexité des paramètres ou s'en tenir aux fonctionnalités par défaut.
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La plupart du temps, nous préférons ne pas choisir, ne pas nous plonger dans les paramètres et opter pour le mode par défaut. Mais comment aller au-delà de l'utilisation des valeurs par défaut à grande échelle, de manière à ce que ces paramètres s'adaptent mieux aux circonstances individuelles des gens ? Les choix d'un régime de retraite par défaut doivent-ils être les mêmes pour des gens nés dans les années 40 que pour ceux nés dans les années 60 ou 80 ? (...) Comment mieux s'adapter aux utilisateurs ? Comment mieux circonscrire différents types de profils plutôt qu'un utilisateur moyen unique qui ne représente personne ? D'ailleurs Sustein s'inspire des modèles de recommandation personnalisée imaginés par les acteurs du numérique pour imaginer des politiques publiques plus inclusives.
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Plutôt que d'essayer de réparer la conception logicielle pour qu'elle réponde aux exigences des utilisateurs, ne serait-il pas plus profitable de changer la façon dont on conçoit l'utilisateur par défaut. ... Les concepteurs de services devraient-ils documenter l'utilisateur par défaut type à qui ils s'adressent ? Pourrait-on les inviter à concevoir un utilisateur par défaut qui ne soit pas un composite d'utilisateurs imaginaires, de testeurs provenant de focus groupes, de synthèses de données d'utilisation moyenne provenant de l'ensemble des utilisateurs… mais de schémas et modèles qui soient plus proche de lui ?
Et oui, la diversité est (et restera ?) l'ennemi public n°1 des algorithmes.