Le projet de simplification des bulletins de paie prévoit de regrouper certaines cotisations. Mais ce n'est pas en supprimant des lignes que le salarié y verra plus clair. (...) La réforme du bulletin de paie est un « non-sujet ». Ce n’est pas le bulletin de paie qui est compliqué ; c’est le mode de calcul des cotisations. Les raisons en sont parfaitement connues. Chaque cotisation est calculée par empilement de cotisations, à des taux différents, sur des parties distinctes du salaire, le plus souvent, mais pas toujours, les fameuses tranches de sécurité sociale. (...) La complexité est là, dans les modes de calcul des prélèvements ou des congés payés. Le bulletin de paie ne fait que refléter cette complexité ; complexité voulue et, sur beaucoup de points, parfaitement justifiée, à tel point qu’il vaudrait mieux parler de sophistication plus que de complexité.
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Il aura fallu neuf mois, une commission d’études et un rapport de 85 pages pour faire comprendre à Thierry Mandon que masquer des lignes, tout en faisant strictement les mêmes calculs, ne pouvait générer aucune économie. La question de la lisibilité du bulletin de paie est un tout autre sujet. Uniformiser les titres de rubrique d’une entreprise à l’autre, d’une branche à l’autre, regrouper par risque (sans réduire les lignes) ne peut aller que dans le bon sens. Mais il n’est peut-être pas besoin, pour cela, de réunir une commission, de la faire travailler un an, et d’expérimenter un an de plus.
Mille fois d’accord pour aller dans ce sens ; mais deux heures de boulot d’un stagiaire pour fixer le nouvel agencement des lignes et quinze jours d’un jeune énarque pour harmoniser les titres des rubriques devraient suffire. Peut-être que le stagiaire pourrait s’y coller avant la fin de son stage et nous livrer le tout, clés en main, pour le 1er septembre ?