Ce qui m’a touché, c’est ce
sentiment d’impuissance, très présent chez les cadres. Ils se trouvent dans
l’impossibilité de maîtriser leurs organisations, du fait de leur complexité,
tout en sachant qu’ils seront tenus pour responsables en cas de problème. Cette
situation est intenable. Ils se retrouvent victimes d’un management dont ils
sont eux-mêmes les propagateurs …
Une injonction paradoxale,
c’est lorsque l’on demande à une personne de satisfaire à deux ordres opposés.
Par exemple, lorsqu’on l’enjoint à mieux contrôler la qualité, mais à ne pas
freiner la production. Dès que le cadre obéit à une règle, il enfreint l’autre.
Ce qui, à terme, peut conduire à la schizophrénie.
Le changement perpétuel est porté aux nues par les entreprises, alors
même qu’il contribue à les désorganiser en profondeur. Chacune de ces missions
se transforme en projets, dont les cadres sont submergés. Il faut que les
entreprises cessent de vouloir atteindre l’organisation parfaite : elle
n’existe pas. Elles doivent choisir les qualités du système souhaité et
accepter les défauts qui en découlent. Les cadres doivent se réapproprier leurs
organisations. Le salut ne peut venir que d’eux.