Extrait de l'épisode 32 (Juillet 2012)
Les vrais "amis" de Facebook
Source : "Choc des cultures entre Wall Street et la Silicon Valley" par Augustin Landier dans LeMonde.fr du 31 mai 2012
Le fondateur de Facebook
partage avec ceux de Google le mépris des conventions sociales arbitraires et
des rentes acquises qui ne sont pas la contrepartie d'un talent créatif. Il
déteste enrichir des individus qui n'ont pas contribué à la création de la
valeur de l'entreprise. La hausse d'une action le jour de son introduction,
c'est autant de perdu pour les actionnaires initiaux. A l'inverse, vendre à un
prix élevé, c'est une bonne affaire pour eux.
Il est d'usage que les
entreprises tolèrent que le prix d'introduction en bourse soit en dessous de ce
que la demande du marché justifierait. Cela crée la fameuse envolée de première
journée : 15 % en moyenne aux Etats-Unis. Cette sous-valorisation, interprétée
comme le symptôme d'une introduction réussie, est en réalité une taxe prélevée
sur les entrepreneurs par les financiers.
Beaucoup voulaient croire à une envolée du cours Facebook qui aurait été
le déclencheur d'une vague d'introductions en Bourse de valeurs technologiques,
et le signe d'une réconciliation des investisseurs avec Wall Street, et de
"l'économie réelle" avec la finance... Cette nouvelle lune de miel
entre le monde des Geeks et celui des banquiers ne s'est pas produite. En
imposant un +16 au lieu d'un -15, Facebook a créé 5 milliards de dollars
supplémentaires pour ses actionnaires initiaux. C'est conforme à la culture du
hacking vantée sur son prospectus : "Tester
les limites et ne pas craindre de casser des choses au passage."
L'épisode 32 dans son intégralité :
Mutatis mutandis
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