Le site d’Idéal Standard à
Aulnay-sous-Bois s’étendait sur plus de 50 000 m2. Il
s’organisait autour de trois fonderies. Le fonctionnement était
particulièrement structuré aussi bien en ce qui concerne l’attribution
géographique de chaque poste que la place de chacun dans une hiérarchie
particulièrement marquée. Il n’était pas évident de connaître toute l’usine.
Certains - de part leur fonction (responsable méthode, cariste, …) - étaient
amenés à circuler à travers les secteurs. D’autres profitaient des grèves pour
aller voir les différents ateliers de l’usine. Enfin, il y a ceux qui ne
connaissaient que leur atelier.
Les casques noirs c’étaient
les ingénieurs, les casques verts les chefs de secteur, les casques bleus les
contremaîtres, un orange c’était un chef d’équipe, un marron c’était un chef
d’atelier. En dessous il y avait des gens qui avaient des casques… et les
ouvriers n’avaient pas de casque. C’était autant un signe de protection, parce
qu’évidemment comme on circulait dans des endroits : chaleur, bruits,
poussières, … Les accidents étaient fréquents. Vers la fin, il y avait trois ou
quatre accidents graves par semaine.
Idéal standard permettait une évolution régulière dans la hiérarchie. Cette
ascension tend cependant à se limiter à partir de 1968, date à partir de
laquelle les effectifs ne cessent de diminuer. Au moment où la fermeture
devient officielle, un vent de fronde souffle dans l’usine. Les cadres, qui
n’avaient jusqu’alors jamais fait grève, prennent la tête d’un mouvement visant
à prouver que l’usine était viable …