Keynes considérait que les
déséquilibres de 1930 étaient provoqués par la persistance de comportements
issus de l’agriculture dans un monde devenu industriel. L’erreur d’aujourd’hui,
c’est l’adhésion à des comportements correspondant au système industrialisé
mais pas à un système productif informatisé et automatisé.
L’assemblage de biens et
services entre partenaires rend majoritaire les dépenses de conception dans le
coût de production. Pour les rentabiliser et couvrir ces risques, il faut un
marché aussi large que possible, mondial. Le coût marginal devenant nul, la
satisfaction du consommateur passe alors par la probabilité de trouver la
variante dont la qualité répond à son besoin. L’informatique a aussi affranchi
l’ingénierie financière de la géographie. Mais la simplicité que procure
l’automate a masqué la complexité des opérations, procuré un sentiment trompeur
de sécurité et incité les banques à prendre des risques extrêmes.
Le SI assure la cohésion de
l’entreprise contemporaine. Or les SI sont généralement de mauvaise qualité. La
supervision de l’automate et l’animation du travail humain sont rarement à la hauteur. Les entreprises
se soucient peu de la solidité de leur socle sémantique, de l’exactitude des
codages, de la pertinence des indicateurs.
Il n’est pas surprenant que la crise explose dans la finance, où se
condense la gestion des risques et la sanction des anticipations. Pour en
sortir, il faut faire en sorte que les possibilités et les risques qu’apporte
l’informatisation soient mieux perçus.
Plus les composants techniques du SI sont puissants – et le sont déjà beaucoup – plus les composantes humaines et organisationnelles du SI doivent être mobilisées. Car ce sont elles qui peuvent assurer réellement la cohésion de l’entreprise via le SI.