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EN 5 LIGNES : lettre d'information sur le management par processus

Episode 8
C'est toute une histoire !

Mai 2007

Edito

Une personne récemment très haut placée ne cesse de dénoncer le « mode exécrable » de la « repentance », qui « exige des fils qu'ils expient les fautes supposées de leurs pères et de leurs aïeux ». On n’est pas contre, surtout si cela fait reculer la dette nationale et assure le paiement des retraites (?).

Néanmoins, il n’est pas (encore) interdit de s’intéresser à l’histoire. Souvent reconnue par les politiques comme une source de sagesse, un rapide survol prouve qu’elle va l’être rapidement par les managers.

L’histoire peut être sombre, mais il existe aussi des histoires drôles. Toutes méritent d’être connues, car souvent elles se répètent ...

Edito

Une personne récemment très haut placée ne cesse de dénoncer le « mode exécrable » de la « repentance », qui « exige des fils qu'ils expient les fautes supposées de leurs pères et de leurs aïeux ». On n’est pas contre, surtout si cela fait reculer la dette nationale et assure le paiement des retraites (?).

Néanmoins, il n’est pas (encore) interdit de s’intéresser à l’histoire. Souvent reconnue par les politiques comme une source de sagesse, un rapide survol prouve qu’elle va l’être rapidement par les managers.

L’histoire peut être sombre, mais il existe aussi des histoires drôles. Toutes méritent d’être connues, car souvent elles se répètent ...

Alain Guercio et Laurent Houmeau

 

Organisation

Ne faites donc pas tant d’histoire …

Source : « ce que nous apprend l’histoire des entreprises » A. Barjot – Les échos du 07 mai 2007

La « business history » - histoire des entreprises - manifeste aujourd'hui un grand dynamisme. Un champ de recherche est celui de l'organisation du travail : la rationalisation, l'adoption du modèle des « business schools » ou le management de la main-d’œuvre. A ce courant se rattachent les études menées sur l'américanisation économique et technologique, en particulier les missions de productivité.

Dans l’analyse du tryptique « performances-stratégies-structures », trois questions intéressent les historiens. D'abord, l'entrepreneur, en particulier son rôle dans le processus d'innovation et de mise en œuvre des technologies (évolutionnisme, théorie de l'agence). Ensuite, l'organisation de la firme (théorie des coûts de transaction). Enfin, la firme comme institution (théorie des droits de propriété).

Les historiens de l'innovation montrent qu’en raison de l'interdépendance des procédés, toute pratique technique s'intègre au sein d'un système. Le perpétuel déséquilibre de chaque système technique favorise un processus de changement sans rupture. La demande occupe donc une place fondamentale dans la genèse des innovations. L'histoire des entreprises éclaire à sa manière les débats actuels.

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Pilotage

de la dissection des drosophiles sous microscope

Source : « Les French tableaux de bord (1885-1975) » Anne Pezet (Dauphine), 12ème Journées d'Histoire de la Comptabilité et du Management

L’affirmation par certains auteurs que les tableaux de bord, réunissant des données financières et des indicateurs d’activité, existaient en France bien avant tout le monde est loin d’être étayée historiquement. Il en est de même de l’implication particulière des ingénieurs dans leur élaboration, y compris dans des entreprises industrielles.

Les années 20 sont propices aux grandes entreprises, et à la multiplication de leurs filiales : comment les contrôler ? Les dirigeants collectent de l’information à travers d’un « journal de marche », essentiellement rédigée sous une forme narrative. Les « statistiques » arrivent entre les deux guerres, mais c’est le contrôle budgétaire qui sera adopté … et qui décevra.

Les tableaux de bord arriveront vers 1960 avec un glissement certain vers le reporting financier. L’histoire des tableaux de bord est dominée par l’ambiguïté de l’objectif et les aspects pratiques de la collecte d’informations (machine à écrire, mécanographie). Le premier tableau de bord de Saint-Gobain comporte trois classeurs, celui de Pechiney huit, et celui de Lafarge intègre certains graphiques peints à la main …

Le tableau de bord est un mode de représentation qui recouvre des choix. Ces dirigeants « historiques » connaissaient intimement les activités de leurs entreprises. Pour apprendre à voir à travers un microscope, il ne suffit pas de regarder, il faut faire. Pour distinguer un grain de poussière de la glande salivaire d’une drosophile, il faut en avoir déjà disséqué.

Cette métaphore sur la glande salivaire de la drosophile nous permet de comprendre pourquoi « on en bave » toujours vraiment pour élaborer un tableau de bord ;-)

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Système d'information

Passe-moi le fer à souder !

Source : « Une fondation pour entretenir la mémoire de l'ordinateur » dans News.fr du 7 mai 2007. Le site de la FMI.

La FMI (Fondation Mémoire Informatique) est une initiative suisse de passionnés et d'informaticiens qui font eux-mêmes partie de l'histoire de l'ordinateur : Niklaus Wirth inventeur du Pascal, Daniel Mange, pionnier de l'informatique « bio-inspirée », ou Jean-Daniel Nicoud qui a travaillé dès 1970 sur la souris à boule helvétique.

Créée en mars 2007, la Fondation a pour ambition de retracer l'Histoire de l'informatique et d’entretenir une collection de machines, mais aussi de mesurer l'évolution et l'impact de l'informatique dans la société. La collection de 600 machines est l'une des plus importantes en Europe : perforatrices de 1960, mainframes de 1970, …

Pour l'instant, seul le HP 2100A fait l'objet d'une restauration, dont celle du bloc mémoire à base de fil de cuivre et d'élément magnétique. Il tient dans une armoire, mais a beaucoup moins de puissance qu’un téléphone portable. En passant rapidement du silex à la découpe laser, il est parfois bon de s'interroger sur ce qui a été imaginé plus tôt pour résoudre un problème similaire.

Les (premiers) informaticiens retraités de l’Histoire savent vers qui se tourner pour transmettre leurs expériences. Bravo ! Que ceux qui veulent créer une fondation sur l’histoire des usages de l’informatique nous contactent en priorité : on devrait bien rigoler aussi.

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Qualité

Echecs et pat

Source : « La prétendue vertu éducative des échecs », L’Expansion du 1er avril 2007

L’apprentissage organisationnel revêt un caractère proche du sacré : les managers essaient, échouent, révisent, créent des routines plus performantes et font progresser l'entreprise. Et s'il s'agissait là d'un mythe ? Il existe une stratégie des petites défaites, l'erreur étant moins douloureuse, la leçon, plus vite tirée. Vraiment ? Pour le savoir, les auteurs ont invité les managers d'une puissante entreprise à éclairer vingt ans d'échecs, conduisant jusqu'à 20 milliards d'euros de pertes.

D'une façon générale, les managers imputent les grands échecs à l'histoire, celle qui façonne les industries et leur destin. Ils ne font pas le lien entre les nouveaux et les anciens échecs, pas même ceux qui en ont vécu plusieurs. Les entreprises taisent ces grands échecs. Ceux-ci s'échelonnant sur de longues périodes, on admet aisément leur étendue dès lors qu'elle résulte d'événements passés.

La « stratégie des petites défaites » renforce les mythes historiques et rationnels de l'organisation : « aléas expérimentaux », « on n'aurait jamais dû changer », « s'en tenir à ce que l'on sait faire » … Les enseignements d'un succès incitent à renouer avec l'origine des succès du passé - jusqu'à devenir carcan ou source d'échecs.

L'apprentissage organisationnel, en cette matière, est improbable dans un groupe partagé en divisions. La pauvreté de la communication est flagrante : impossible alors de discerner les problèmes vitaux sous la couche des problèmes triviaux. Pour apprendre d'un échec, il faut déjà qu'on le considère comme tel.

Lors d’une mission récente, nous avons constitué un « Comité des Sages » réunissant de manière informelle les directeurs de projets les plus expérimentés. En une poignée d’heures, notre client a obtenu bien plus d’informations pertinentes que toutes les bibliothèques de bilans de projet ne pourraient en contenir …

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Conduite du changement

mettre son marteau au clou, ou en trouver plusieurs

Source : Le Village Systemique

Paul Watzlawick, un pionnier de la thérapie familiale, de la théorie des systèmes et philosophe constructiviste est décédé samedi 31 mars 2007. Figure de proue de l'École de Palo-Alto et promoteur de la nouvelle communication, ses travaux ont largement contribué à l'essor de l'approche systémique dans le monde.

Nous construisons le monde, alors que nous pensons le percevoir. Ce que nous appelons "réalité" (individuelle, sociale, idéologique) est une interprétation, construite par et à travers la communication.

Ce que l'on appelle la réalité n'est que la résultante des compromis, détours et aveuglements réciproques, à travers quoi passe l'information : la somme des confusions, désinformations et communications qui surgissent entre êtres parlants.

Nous espérons que Paul Watzlawick restera dans l’Histoire du management. En tout cas, il restera dans celle d’e-media management. Une de ses citations a fortement contribué à notre positionnement : « Quand le seul outil connu est un marteau, tout problème est considéré comme un clou ».

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