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EN 5 LIGNES : lettre d'information sur le management par processus

Episode 46
Soyons optimistes : le progrès fera le reste

Mars 2016

Edito

L'histoire est passée inaperçue à la veille de Noël en France, quelques semaines auparavant outre-atlantique. Les faits : un type, seul, qui n'en est pas à ses 1er pas, a réussi, avec : un garage, une Honda, 50000 dollars, 20000 lignes de code, du talent et un mois de son temps, à créer une voiture autonome (ou tout du moins un prototype alpha de voiture autonome). Pas moins.

Alors que Tesla, Google, Apple (probablement), et tous les constructeurs investissent des millions de dollars, montent des équipes d'ingénieurs plus talentueux les uns que les autres, alors que ces entreprises ont construit leur réputation d'élite en matière d'innovation, et opèrent dans le plus grand secret les voilà reléguées au rang de dinosaures, comme d'autres peinent à transformer leurs chaines bancaires, etc ...

Comme si l'addition d'expertises pouvait se faire supplanter par la polyvalence. Morale : les innovateurs d'hier sont condamnés à céder leur place à d'autres. Victime de leur succès ? de leur process ? de leur gouvernance ?

Rien à craindre pour les grands précurseurs ? Il est vrai qu'entre le proto et le produit la route est encore très longue, et jalonnée d'obstacles. Ou étaient, il y a 20 ans. Mais aujourd'hui ? Si le jeune Hotz verse ses travaux aux communautés, il s'en trouvera pour mettre au point, en moins de temps qu'il ne faudra aux compétiteurs pour mettre en place leur politique structurées d'open innovation.

L'histoire se répète donc, comme toujours (rappelons que Steve J. et Bill G. marchait en leur temps sur les plates-bandes d'IBM, DEC, HP, ...). A la différence que l'histoire technologique avance aujourd'hui plus vite qu'hier. La petite histoire ne dit pas si la Honda était propulsée par Ubuntu sur un cluster de Raspberry PI zero à 5 dollars (avec ce genre d'engin et une dose d'OpenStack / Juju, les data centers d'Amazon Web Services vont rapidement prendre un coup de vieux).

Edito

L'histoire est passée inaperçue à la veille de Noël en France, quelques semaines auparavant outre-atlantique. Les faits : un type, seul, qui n'en est pas à ses 1er pas, a réussi, avec : un garage, une Honda, 50000 dollars, 20000 lignes de code, du talent et un mois de son temps, à créer une voiture autonome (ou tout du moins un prototype alpha de voiture autonome). Pas moins.

Alors que Tesla, Google, Apple (probablement), et tous les constructeurs investissent des millions de dollars, montent des équipes d'ingénieurs plus talentueux les uns que les autres, alors que ces entreprises ont construit leur réputation d'élite en matière d'innovation, et opèrent dans le plus grand secret les voilà reléguées au rang de dinosaures, comme d'autres peinent à transformer leurs chaines bancaires, etc ...

Comme si l'addition d'expertises pouvait se faire supplanter par la polyvalence. Morale : les innovateurs d'hier sont condamnés à céder leur place à d'autres. Victime de leur succès ? de leur process ? de leur gouvernance ?

Rien à craindre pour les grands précurseurs ? Il est vrai qu'entre le proto et le produit la route est encore très longue, et jalonnée d'obstacles. Ou étaient, il y a 20 ans. Mais aujourd'hui ? Si le jeune Hotz verse ses travaux aux communautés, il s'en trouvera pour mettre au point, en moins de temps qu'il ne faudra aux compétiteurs pour mettre en place leur politique structurées d'open innovation.

L'histoire se répète donc, comme toujours (rappelons que Steve J. et Bill G. marchait en leur temps sur les plates-bandes d'IBM, DEC, HP, ...). A la différence que l'histoire technologique avance aujourd'hui plus vite qu'hier. La petite histoire ne dit pas si la Honda était propulsée par Ubuntu sur un cluster de Raspberry PI zero à 5 dollars (avec ce genre d'engin et une dose d'OpenStack / Juju, les data centers d'Amazon Web Services vont rapidement prendre un coup de vieux).

Laurent Houmeau

 

Organisation

Cachez ce process que je ne saurais voir

Source : Ne m'appelez plus BPM ! Edito de Muriel GUENON (cxp.fr)

Pour tirer parti des nouveaux usages numériques (...), les entreprises doivent faire évoluer leur proposition de valeur. Il leur faut dépasser les silos fonctionnels et organisationnels qui les entravent et repenser leurs processus métier, parfois de fond en comble. On ne s’étonnera donc pas de voir aujourd’hui la transformation numérique compter parmi les principaux déclencheurs des démarches d’amélioration des processus dans les entreprises.

Apparues sur le marché il y a plus d’une dizaine d’années, les solutions de Business Process Management (BPM) présentent un bilan contrasté. Si elles adressent sur le terrain des problématiques extrêmement variées, (...) elles tardent cependant à s’imposer vraiment dans les entreprises comme un must have. Seul un tiers des entreprises françaises est équipé d’une solution de BPM.

(...) Le besoin de personnalisation des entreprises est important non seulement pour leurs processus métier mais également pour leurs processus support et – semble-t-il – les progiciels standard n’offrent pas assez de souplesse et de possibilité de personnalisation.

(...) Parallèlement, le marché du développement spécifique a connu une très forte progression au cours des dernières années, passant de 43 milliards de dollars en 2011 à 136 milliards de dollars en 2015. Or le BPM constitue une sérieuse alternative au développement spécifique avec des avantages significatifs en termes de pilotage, de maintenance et d’évolutivité des applications générées. Les éditeurs de BPM ont vite perçu l’opportunité à saisir et fait évoluer leur proposition de valeur. (...) L’argumentaire marketing évolue aussi et délaisse un peu l’acronyme BPM qui semble rebuter certaines entreprises pour se recentrer sur la génération d’applications… orientées processus.

Dès lors que le process est devenu un mot valise, il n'est pas étonnant que le marketing des éditeurs en BPM joue des glissements sémantiques ... pour séduire 2/3 des entreprises françaises et raviver leur user expérience.

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Pilotage

C'est encore la tête delco qu'est foutue !

Source : Les moteurs truqués et la dinde de Noël (VW, 7ème partie), billet d'Olivier Sibony (sur LinkedIn Pulse) du 14 décembre 2015

Comment, depuis 2005, les truqueurs ont-ils pu croire qu’une fraude touchant 11 millions de véhicules et divisant parfois par 40 les résultats des tests ne serait pas détectée ? En d'autres termes, comment des cadres et des techniciens sont-ils en même temps assez intelligents pour concevoir une fraude sophistiquée et assez stupides pour imaginer qu'elle puisse rester indéfiniment indétectable et impunie ? La réponse repose sur deux biais cognitifs distincts.

Le premier, c’est bien sûr l’excès de confiance. Nous avons toujours tendance à surestimer nos aptitudes, à minimiser les difficultés, et à sous-estimer nos adversaires. C’est ainsi que la quasi-totalité des grands projets en tous genres dépassent largement les budgets et les délais prévus ; que les plans stratégiques négligent joyeusement de s’interroger sur la riposte des concurrents ; ou que les projets d’acquisition surestiment systématiquement le montant des synergies.

Si de surcroît nous travaillons sur des sujets hautement techniques et si nos « adversaires » sont des régulateurs, la tentation est grande de passer de l’optimisme à l’arrogance. Lorsque l’on pense faire partie des meilleurs ingénieurs du meilleur constructeur mondial, et qu’on déploie des outils et des techniques inventés de fraîche date, il peut sembler facile de berner les bureaucrates de l’EPA, agence fédérale chargée des tests. N’a-t-on pas vu à maintes reprises (notamment dans le secteur financier) à quel point les « gendarmes » peuvent avoir une longueur de retard sur ceux qu’ils sont censés surveiller ?

(...) Comment peut-on penser passer si longtemps entre les mailles du filet ?

Pour le comprendre, il faut faire appel à un second mécanisme. Nassim Taleb, dans The Black Swan, le décrit en prenant l’exemple de la dinde de Noël (ou, en V.O., de Thanksgiving). Nourrie régulièrement par l’éleveur, la dinde est chaque jour plus confiante dans la bienveillance des humains, et chaque jour plus optimiste que la veille. Elle n’aura jamais été aussi heureuse et détendue qu’à la veille de Noël… jour où survient, bien sûr, une brutale désillusion.

(...) L'excès de confiance et l'inside view expliquent donc l'apparente naïveté des truqueurs, qui ont poursuivi et étendu leurs manœuvres frauduleuses pendant une dizaine d'années. Mais elles n'expliquent pas les "faiblesses dans certains processus" et la "tolérance des infractions", pour reprendre les termes du PDG de Volkswagen.

La posture initiale de déni n'a pas résisté longtemps. Et celui que l'on surnommait 'M. Qualité' chez VW a démissionné. Malgré tout ce tintouin, les ventes de VW ont progressé de 12,8% en 2015 en France. Il se trouvera des économistes pour expliquer la morale de l'histoire.

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Système d'information

Hé Gégé, t'as l'algo qui déraille, mais l'âme d'un chipset.

Source : Changer de logiciel, billet de Didier Péron, Libération du 22 août 2012

C’est devenu l’expression managériale et politique à la mode : «Changer de logiciel». Ce succès n’est que le symptôme, un peu plus récurrent que les autres, d’une transpiration généralisée du langage informatique dans les échanges courant pour à peu près tout et n’importe quoi. On parle comme on tape sur ces quasi-sujets que sont devenus les ordinateurs, censément prothèses de soi, qu’on voudrait tout autant domestiqués que domestiques, entre autres pour contrarier certains tourments privés - eux, par contre, irrémédiablement indomptables.

(...) au petit matin du 1er janvier 2000 rien n’avait bugué, ni le micro-onde ni le Pentagone, le bug allait se venger en se disséminant dans le babil psychologisant : «Sophie a eu un gros bug dans sa vie de couple, je te raconte pas.» Puis, un peu las de voir du bug partout, y compris là où il n’aurait jamais dû se fourrer («Flûte, j’ai un bug dans mon slip !»), on a enchaîné avec du «disque dur», là encore à toutes les sauces : «Si tu vires André, pardon, mais tu touches direct au disque dur de l’entreprise…» Juste avant le raz-de-marée du «logiciel».

Tout le monde s’accorde sur un point : il faut le changer. Pour un monde plus écolo, une meilleure productivité en entreprise, un équilibre familial retrouvé, ne tournez plus autour du pot, changez de logiciel ! Trop cool (...) Qui dit logiciel dit intelligence : artificielle, soit, mais pas vagabonde ou détraquée, non, «efficace», «performante», «compétitive». Et, comme si la coupe n’était pas déjà pleine, on s’est mis à vouloir faire des «mises à jour» de logiciel pourtant régulièrement changé dès qu’on a un instant de libre : «Hé, Fred, t’as besoin d’une sérieuse mise à jour, ton logiciel ne capte plus rien au monde moderne

Catachrèse ou métaphore ? A moins qu'il s'agisse là d'une métonymie voire peut-être une synecdoque : lorsque les mots viennent à manquer il faut faire son intéressant. "Hé Lucette, vient don' qu'on s'gouvernance un peu toi et moi".

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Qualité

Je suis architecte en gouvernance d'entreprises ministérielles.

Source : Pourquoi les médiocres ont pris le pouvoir ? Entretien avec le philosophe québécois Alain Deneault (LePoint.fr) le 16 janvier 2016

« Médiocrité » est en français le substantif désignant ce qui est moyen. « Moyenneté » ne se dit pas. Mais quelque chose distingue bien les deux termes. La moyenne renvoie à une abstraction – on parlera de revenus moyens, de compétences moyennes… – tandis que la « médiocrité » désigne cette moyenne-là en acte. Or il ne s'agit pas d'un livre sur la médiocrité, ni d'un essai moraliste ou moralisant, mais une tentative de comprendre une tendance, une dynamique sociale qui contraignent à une production moyenne. C'est la « médiocratie », le stade moyen hissé au rang d'autorité. Elle fonde un ordre dans lequel la moyenne n'est plus une élaboration abstraite permettant de concevoir synthétiquement un état de choses, mais une norme impérieuse qu'il s'agit d'incarner. Si nous sommes honnêtes, on est tous un jour ou l'autre moyens en quelque chose – on ne peut pas toujours être au maximum de nos capacités ! Le problème, c'est que l'on nous contraigne à l'être en toute chose.

Depuis quand les médiocres ont-ils pris le pouvoir ?

C'est arrivé progressivement. La division et l'industrialisation du travail – manuel et intellectuel – ont largement contribué à l'avènement du pouvoir médiocre. Au XIXe siècle, le « métier » devient « emploi ». Le travail, désormais standardisé, réduit à une activité moyenne avec des critères précis et inflexibles, s'en trouve dépourvu de sens. Ainsi, on peut passer dix heures par jour à confectionner des repas à la chaîne sans pour autant être capable de se préparer à manger chez soi, poser des boulons sur une automobile sans savoir réparer sa propre voiture ou bien vendre des livres et des journaux qu'on ne prend plus le temps de lire soi-même.

(...) À l'origine de la médiocratie, vous évoquez la montée en puissance de la « gouvernance ». De quoi s'agit-il ? 

Il s'agit du versant politique de la médiocratie. Dans les années 1980, les technocrates de Margaret Thatcher ont repris le corpus de la « gouvernance », d'abord développé dans la théorie de l'entreprise privée, pour subordonner l'État à la culture du secteur privé. Sous le couvert d'une meilleure gestion des institutions publiques, il s'agissait d'appliquer à l'État les méthodes de gestion des entreprises privées, supposées plus efficaces. Dans un régime de gouvernance, la gestion a pris la place de la pensée politique. Tout le vocabulaire traditionnel est renversé, on dit gouvernance pour politique, acceptabilité sociale pour volonté populaire, partenaire pour citoyen… On fait désormais du problem solving en recherchant une solution immédiate et technique pour répondre à un problème immédiat. Cette disqualification de la politique exclut toute réflexion fondée sur des principes, toute vision large articulée autour de la chose publique. C'est l'avancée du désert managérial : un ministère québécois a récemment embauché un « architecte en gouvernance d'entreprises ministérielles » qui devait « maîtriser l'approche client » et se savoir « propriétaire de processus ». Je doute que l'on se comprenne vraiment dans ces milieux. Il est dramatique qu'en nous privant de notre patrimoine lexical politique on efface peu à peu les idées et les grands principes qui nous permettaient de nous orienter publiquement. En ce sens, le terme « gouvernance » est représentatif d'une époque qui préfère les notions vides de sens, qui sont autant de participes présents substantivés : « migrance », « survivance », « militance »...

Tout cela est discutable, bien évidemment. Mais le propos tient plus de l'argumentation que de la déclamation. Ca change.

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Conduite du changement

Lorsque les compétiteurs de job out seront terrassés par les Z

Source : Emmanuelle Duez vous parle de la génération Z, une génération qui n'a peur de rien (lors de la 4ième édition du Positive Economy Forum du Havre)

Que dit le Z ? "Dans un monde régi par l'obsolescence des compétences, à quoi ça sert de préparer un bac + 1000 pour un job qui n'existe pas encore ?"

Trouvez 15 minutes pour écouter une génération Y parlant de la génération Z. Si vous vous rangez du côté des X, il y a là quelques clés pour vivre en harmonie avec ceux qui nous succéderont (et pourtant je ne supporte pas l'idée de cette classification X-Y-Z).

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