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EN 5 LIGNES : lettre d'information sur le management par processus

Episode 43
2015 : experiencing difference

Janvier 2015

Edito

L'organisation à l'heure du digital : question de fond ? Telle est la signature d'e-media management pour 2015. Innovante à sa manière, puisque les 17 qui lui ont précédé affirmaient (en toute simplexité) notre air du temps. Mais l'heure doit plutôt être au questionnement. Digital oblige, tant nos yeux et nos oreilles sont sollicitées. On frise le harcèlement. A croire que 2015 devrait être une année décisive. L'avenir le dira (rendez-vous dans un an).

Alors si une seule résolution devait être prise en ce début d'année, il s'agirait d'approfondir la réflexion (en commençant par prendre le temps de réfléchir), de chercher à penser autrement les organisations et leur management, pour transformer le magma des processus, abattre les cloisons, gagner en agilité et innover sérieusement. Ce n'est évidemment pas facile. Alors comment s'y prendre ? La solution est peut-être dans les livres. Les ouvrages de management sont souvent hautement ennuyeux. Mais parfois ils invitent à "sortir du cadre".

Nous avons retenu 5 ouvrages sortis pour certains très récemment pour lancer le débat, agiter vos neurones avec les nôtres, transcender les modèles préétablis.

Recevez mes meilleurs vœux. Que 2015 vous donne à vivre les plus belles expériences et entretienne votre différence.

Edito

L'organisation à l'heure du digital : question de fond ? Telle est la signature d'e-media management pour 2015. Innovante à sa manière, puisque les 17 qui lui ont précédé affirmaient (en toute simplexité) notre air du temps. Mais l'heure doit plutôt être au questionnement. Digital oblige, tant nos yeux et nos oreilles sont sollicitées. On frise le harcèlement. A croire que 2015 devrait être une année décisive. L'avenir le dira (rendez-vous dans un an).

Alors si une seule résolution devait être prise en ce début d'année, il s'agirait d'approfondir la réflexion (en commençant par prendre le temps de réfléchir), de chercher à penser autrement les organisations et leur management, pour transformer le magma des processus, abattre les cloisons, gagner en agilité et innover sérieusement. Ce n'est évidemment pas facile. Alors comment s'y prendre ? La solution est peut-être dans les livres. Les ouvrages de management sont souvent hautement ennuyeux. Mais parfois ils invitent à "sortir du cadre".

Nous avons retenu 5 ouvrages sortis pour certains très récemment pour lancer le débat, agiter vos neurones avec les nôtres, transcender les modèles préétablis.

Recevez mes meilleurs vœux. Que 2015 vous donne à vivre les plus belles expériences et entretienne votre différence.

Laurent Houmeau

 

Organisation

La faillite de la pensée managériale, Lost in management II (François DUPUY)

Source : Edition du Seuil (janvier 2015) + Entretien avec François DUPUY par Christophe Bys, dans le Nouvel Economiste, le 16 janvier 2015

Prenons l'exemple de ce qui est pour moi la catastrophe managériale majeure : la multiplication des chefs de projet, le fonctionnement "en mode projet". On prend un brave type ou une brave fille et on lui dit "tu vas faire travailler ensemble des gens venant de services différents" et en général on ne lui donne aucun moyen pour le faire. Pourtant, on crée des postes de chef de projet pour tout et n'importe quoi. Les dirigeants semblent croire qu'il suffit de donner le titre de chef pour qu'une personne le soit, que changer l'organigramme c'est changer l'organisation. C'est bien sûr faux.

Pour les sciences sociales, avoir du pouvoir c'est contrôler quelque chose d'important pour les gens qui vont travailler ensemble. Comment voulez-vous que la personne nommée chef de projet ait une quelconque autorité si elle ne contrôle pas une ressource stratégique ?

(...) On découvre que la valeur la plus souvent mentionnée dans les entreprises est l'innovation. Or que voit-on ? Une multiplication des systèmes de contrôle, un enfermement de l'action dans ces systèmes. Comment voulez vous que les personnes innovent ? Le résultat de cette contradiction est de créer du cynisme. Les salariés feignent d'approuver mais ils continuent comme avant.

(...) Comment voulez vous que les salariés soient engagés si vous leur faites passer en permanence le message que vous ne leur faites pas confiance, comme en attestent tous les systèmes coercitifs pour les surveiller, pour encadrer leur travail... Il y a des gens qui vous disent point par point ce que vous devez faire, et il faudrait s'engager, c'est-à-dire donner un peu de soi ?

Du même auteur : Lost in management, La vie quotidienne des entreprises au XXIe siècle (Février 2011), La fatigue des élites (2005), Sociologie du changement (2004).

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Pilotage

Éloge du retard des entreprises, Comment en faire un avantage compétitif (Dominique TURC)

Source : Edition Eyrolles (Avril 2014) + Billet du cercle des Echos de Dominique Turc (9 mai 2014)

Toute entreprise aujourd’hui, même la plus moderne, est en retard, qu’il s’agisse des matériels qu’elle met à disposition de son personnel (périmés par rapport aux derniers modèles disponibles pour le grand public), des systèmes internes de réseaux sociaux ou d’annuaires (très inférieurs à Facebook ou Linkedin), des moteurs de recherche de documents (moins efficaces qu’un Google), de connexion internet, de bande passante (souvent incapable de supporter la vidéo), d’usage des outils de communication (pourtant utilisés dans la vie quotidienne), etc.

(...) Certes, il faut rassurer les employés et les candidats et leur montrer qu’on intègre la dimension numérique dans l’entreprise mais attention à ne pas paraître ridicule. Les employés comme les candidats et les clients ont besoin de sens plutôt que de high tech à tout prix. Un client préfèrera un contact téléphonique avec une personne réelle qu’une interface informatique virtuelle à travers une page Facebook ou autre site pseudo interactif. Dans un monde digitalisé, chacun s’adapte vite aux outils sur le plan personnel, ce n’est pas un problème. En revanche, tout le monde a besoin de plus d’humanité et de sens et cela peut devenir un avantage compétitif pour une organisation que de savoir l’offrir.

L’important est donc plutôt de regarder ce qui peut empêcher une entreprise de courir plus vite sur les sujets qui comptent pour elle (et pas sur tous les fronts). Et la course, vue comme une course d’obstacles, devient plus facile si l’on élimine ou contourne les principaux obstacles.

Le raisonnement peut alors s’inverser. Il ne s’agit plus d’ajouter une interface « moderne » mais de retirer ce qui empêche d’avancer. Et de raisonner différemment, en se demandant par exemple : pourquoi garder un annuaire interne lourd complexe et incomplet par nature quand chacun utilise Linkedin pour chercher ses collègues ? Pourquoi créer une interface Internet client très sophistiquée quand l’employé, au téléphone avec son client qui rencontre un problème sur le site, ne peut accéder à la même page que lui car son propre accès au web est limité ? Pourquoi garder des systèmes d’évaluation individuels évolués quand chacun sait que son travail, et ses résultats, sont d’abord collectifs et collaboratifs ?

Du même auteur : Le management augmenté (Boostzone Edition, Septembre 2013), La nature fractale de l'entreprise 2.0, Boostzone Edition, Septembre 2010)

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Système d'information

Pour tout résoudre, cliquez ici ! L’aberration du solutionnisme technologique (Evgeny MOROZOV)

Source : FYP Editions (Septembre 2014) + L’imposture numérique, par Benoit Georges, Le cercle des Echos, le 12 septembre 2014

« Si nous nous y prenons bien, je pense que nous pouvons résoudre tous les problèmes du monde. » Cette phrase prononcée en 2012 par Eric Schmidt, président exécutif de Google, résume la façon dont nombre d’entreprises de la Silicon Valley affirment que le « big data » et les algorithmes ont le pouvoir d’améliorer tous les aspects de notre vie. Pour le chercheur et essayiste Evgeny Morozov, ce « solutionnisme technologique » est une imposture, qui vise avant tout à éviter de débattre des implications politiques et sociales des nouvelles technologies. Abondamment documenté et volontiers provocateur, son livre apporte un contrepoint brillant aux discours glorifiant la révolution numérique.

(...) « Le solutionnisme suppose davantage les problèmes qu’il est censé résoudre qu’il ne les analyse vraiment, obtenant les réponses avant que les questions n’aient été posées ».

(...) « Toutes ces tentatives pour améliorer la condition humaine, réduire nos préjugés en quantifiant tout, contourner les failles de notre mémoire en enregistrant tout (...), nous faire adopter le bon comportement en transformant tout en jeu sont symptomatiques du malaise qu’éprouve la Silicon Valley en face aux imperfections, ainsi que de sa glorification des outils puissants à sa disposition.  »

(...) « Si nous ne parvenons pas à trouver la force ni le courage d’échapper à la mentalité de la Silicon Valley - alimentant la plupart des quêtes actuelles d’une perfection technologique , nous risquons de nous retrouver avec une politique dépourvue de tout ce qui la rend souhaitable, avec des humains ayant perdu leurs capacités innée de raisonnement moral (...) et, plus terrifiant encore, avec un environnement social parfaitement contrôlé qui rendrait toute contestation non seulement impossible, mais également inconcevable. »

Du même auteur : The Net Delusion : The Dark Side of Internet Freedom, PublicAffairs, 2011.

A voir et écouter absolument : rencontre avec l'auteur (15 octobre 2014, Campus de Microsoft France).

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Qualité

L'age des low-tech, Vers une civilisation techniquement soutenable (Philippe BIHOUIX)

Source : Le seuil (Avril 2014) + Pourquoi Rifkin fait fausse route, Les Echos (14 octobre 2014)

Jeremy Rifkin est de retour : après la « troisième révolution industrielle », il entrevoit rien de moins que la fin du capitalisme ou presque, pour cause de gratuité universelle des communications, de l'énergie et des objets, dont les coûts de production tendraient vers zéro.

La thèse séduit, chacun y trouve son compte : pourfendeurs d'un fordisme exploiteur, hédonistes qui n'y verront aucune remise en cause de la consommation ou de la mobilité (au contraire, tout y sera gratuit), industriels alléchés par de nouveaux marchés, écologistes naïfs misant sur une énergie propre et abondante... Que le futur semble radieux ! Malheureusement, Rifkin possède un penchant courant chez les économistes : à aucun moment ne l'effleure la question de la disponibilité des ressources physiques, ou de la réalité matérielle de ses réflexions.

(...) C'est sur le volet énergétique que Rifkin reste le plus irréaliste. Sa métaphore d'un Internet de l'énergie fleure bon l'économie « dématérialisée » et lui permet d'esquiver les questions trop concrètes. Las, on ne stocke pas l'énergie aussi aisément que des octets, il n'y a pas de loi de Moore énergétique. Pour produire, stocker, transporter l'électricité, même « verte », il faut quantité de métaux : platine des piles à hydrogène, néodyme des éoliennes ou des voitures électriques, sélénium et indium des panneaux solaires... et bien d'autres métaux rares déjà utilisés en électronique, dont la demande exploserait avec une généralisation des « smart grids », des objets connectés et du Big Data. L'offre minière, déjà contrainte, ne pourrait pas suivre.

(...) Nous sommes fascinés par les nouveautés high-tech, alors qu'elles nous éloignent des possibilités de recyclage efficace, et qu'il faudrait au contraire innover avec des basses technologies, plus basiques et moins performantes.

Du même auteur : 

De la Biomecanique a la Clinique Osteopathique (de Boeck, Octobre 2012), Quel futur pour les métaux ? (collectif, EDP Sciences, Novembre 2010)

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Conduite du changement

Le syndrome du poisson lune : un manifeste d'anti-management (Emmanuel DRUON)

Source : Coédition Colibri / Seuil (janvier 2015)

Le Poisson Lune est le seul organisme vivant qui croît sans discontinuer, jusqu’à la mort. Le syndrome du Poisson Lune est cette logique qui anime nos sociétés, fondée sur la croissance sans limite.

Entrepreneur atypique et profondément sensible, Emmanuel Druon prend très rapidement conscience que ce modèle épuise les ressources naturelles, les espèces, les gens et qu’il n’y aura bientôt plus rien à épuiser.

Il décide alors d’engager une transformation radicale de l’entreprise Pocheco. Bientôt rejoint par une équipe inspirée, ils inventent ce que nous appelons désormais l’économie circulaire : tout, ou presque est recyclé, les déchets sont utilisés comme des ressources, la production de papier, d’encre, d’électricité sont issus de sources renouvelables, l’usine est autonome en eau, surplombée de ruches et bordée par un verger.

Ils démontrent, par l’exemple, que la solidarité, la direction écologique et sociale donnée à l’entreprise, la participation de tous, donne du sens au travail de chacun, permet une constante amélioration des relations humaines et ainsi, de l’efficacité.

Du même auteur : Ecolonomies, Entreprendre et produire autrement chez Pearson (août 2012)

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