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« PETITS ÉCRITS » SUR LE MANAGEMENT : le blog

Digital : la roue tourne rond

Quel engouement ! Digital ceci, numérique cela. Et son lot de tendances : social media, big data, objets connectés … Le numérique n’en a décidément pas fini de changer le cours des choses. Et cela ne date pas d’hier, ni même d’avant-hier. Le data processing, ce n’est tout de même pas nouveau.

Sans vouloir faire un cours d’histoire du digital, l’informatique sort des laboratoires pour pénétrer l’entreprise significativement à l’aube des années 70. Il y a donc moins de 50 ans. Et voilà lesdites entreprises qui s’équipent de centres de calcul au sein desquels une informatique … de calcul. Pas vraiment d’écran mais des pupitres. Et des chaînes … de calcul. En matière de gestion, pratique pour accélérer et massifier la production comptable, les paies. En matière scientifique, un régal pour les météorologistes ou la statistique nationale. On ne parle pas encore de big data mais, dans le contexte, ça y ressemble bien.

Puis,  « révolution » : ces machines confinées s’ouvrent. L’informatique transactionnelle déploie ses ailes et les terminaux trop volumineux et passifs viennent trôner sur les bureaux. Merveilleux ! De nouvelles activités vont en bénéficier : l’administration des ventes, la gestion de production qualifiée d’« assistée par ordinateur », les salles de marchés, … La connaissance des stocks, comme du reste, se fiabilise car l’information peut être mise à jour en quasi-temps réel. Dès lors l’informatique est mon ami, mon ami cher, mon indispensable ami, pendant que le numérique étend sensiblement son périmètre ! Et la masse d’informations numérisées fait un bon de géant. L’informatique est maintenant un secteur économique visible à part entière avec ses leaders comme Big Blue.

Puis nouvelle « révolution » : l’ordinateur se fait petit et autonome, personnel, prenant son indépendance vis-à-vis des experts, ceux qui comprennent et orchestrent le fonctionnement des grands ou mini systèmes. Et ces petites bêtes savent faire en entreprise ce que personne n’avait appris à leurs ancêtres : jouer avec les chiffres, dessiner des schémas, des graphiques, produire de jolis documents et se brancher avec ses ancêtres. L’informatique est résolument mon ami, pour toujours. La masse d’informations numérisées fait encore un bon de géant. Que d’objets connectés ! Mais pas toujours très mobile.

Puis « révolution » encore : le web s’immisce dans le jeu. Le numérique était data, par nature structurées. Il est maintenant aussi des masses de connaissance, des collections de pages s’offrant à tous. Dans le même temps l’informatique en entreprise vise à s’intégrer, pour réduire (en théorie) le nombre de systèmes et des interfaces qui vont avec. Et bien sûr web et entreprise s’interpénètrent.

Puis « révolution » toujours : les connaissances se partagent entre amis. Le web devient rapidement outil d’expression (forums, blogs, facebook, tripadvisor et consorts). Et la prise de parole est facile donc prolixe, volumineuse. Le web est 2.0. L’entreprise se voit 2.0. Les centres de calcul sont lointains. Les datacenters ne sont pas loin.

Puis révolution « enfin » : les smartphones et tablettes, qui font naître encore de nouveaux usages et annoncent l’hyper-connexion de la vie quotidienne, dans la globalité de l’être, qu’il soit travailleur, consommateur ou contemplateur selon le moment, tout en gardant un œil bienveillant sur sa santé. Bien sûr les anciens usages perdurent : les chaînes batchs existent encore.

Gageons donc qu’il y aura d’autres « révolutions » ou plus simplement de nouvelles étapes. Certes les technologies mutent, de nouvelles émergent. C’est toujours plus « big », plus rapide. C’est toujours mieux, « friendly ». Mais les bases ne changent pas : le digital, ça traite, ça stocke et ça échange. La question est ce qu'on en fait en entreprise. Facteur de productivité ou levier d'innovation ? Jusqu'à présent, le numérique a essentiellement joué la carte de la productivité.

La répétition de ces révolutions questionne aussi sur l'appropriation organisationnelle. L'innovation de la "transformation digitale" actuelle renvoie peut-être à l'idée que ce n'est plus aux organisations de subir les transformations induites des technologies mais bien aux organisations de se réinventer en mobilisant les technologies idoines à leur contexte.

Laurent HOUMEAU

A suivre : « Transformation digitale : quoi de neuf docteur ? »



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